Production de Spectacles
Bijan Chemirani

Bijan Chemirani

Percussion
Au milieu des années 80, à 7 ans, Bijan Chemirani s’empare d’un instrument de musique pour la première fois. Ce que ses doigts font alors jaillir du zarb de papier mâché que son père a rapporté d’Iran, est un rythme imparfait, mais à force d’écoute, d’observation et entraînement Bijan, comme son père ou son frère Keyvan, deviendra un maitre du zarb. Ce tambour de bois, également appelé tombak est taillé en forme de calice et recouvert d’une peau de chèvre ou de chameau. Son rôle est central dans la musique classique persane.

Bijan, s’oriente d’abord vers la vielle kamanché puis s’essaye au piano ou à l’accordéon avant de revenir à la percussion familiale. Il étudie le zarb en tête à tête avec son père ou en trio avec son aîné Keyvan. A l’école Bijan n’est pas acharné, la musique prend toujours le dessus. Il joue autant qu’il peut, découvre d’autres percussions, tambours sur cadre bendir, petit tambourin riqq ou cruche udu et se passionne pour le rock, le rap ou les grands chanteurs iraniens.

 A 18 ans il convainc ses parents de le laisser vivre pour et par la musique. Mais, alors qu’il pensait continuer son apprentissage sur un rythme tranquille, Djamchid le met au pied du mur. Il l’envoie à Zurich pour le remplacer le temps d’un concert au sein du Percussion Orchestra, qui réunit des percussionnistes de toutes traditions. Lors de ce premier contact avec le public, le trac lui ôte la moitié de ses capacités et l’aurait découragé sans l’accueil enthousiaste de ses partenaires d’un soir.

 A la fin des années 90 Djamchid et Keyvan propose à Bijan de les rejoindre pour crée le trio Chemirani. Leur complicité virtuose épate les amateurs de musiques traditionnelles comme les mélomanes éclairés. Le goût de l’aventure les pousse à multiplier les collaborations. La rencontre avec Ross Daly s’avère particulièrement marquante. Ce musicien irlandais, installé en Crète a repris à son compte le vocabulaire musical de l’île grecque, il manie comme personne la lyra ou le laouto, redynamise une tradition tombée en désuétude après la dictature en lui apportant sa vision généreuse de musicien libre. Pour Ross Daly « La musique traditionnelle a autant besoin de se nourrir de l’inspiration des musiciens d’aujourd’hui que de la connaissance du passé ». Cette philosophie est un déclic pour Bijan autant que la musique et les musiciens qu’il découvre. Habitant Marseille Bijan est en contact étroit avec l’imaginaire voyageur de la méditerranée, comme avec les recherches de fonds et de formes des jeunes musiciens occitans. Son esprit est ouvert et ses capacités ne cessent de s’accroître En 2001, son premier album solo Gulistan, reflète son parcours. On y retrouve son frère et son père, Ross Daly et le grecque Socratis Sinopoulos, mais aussi le compositeur Henri Agnel ou le chanteur occitan Manu Théron. Un an plus tard, sur Eos son travail de compositeur s’affine autant que son horizon s’élargit. En plus des percussions il joue du luth saz. A ses côtés apparaissent le chanteur sénégalais Pape N’Diaye, le multi instrumentiste Loy Erhlich, le guitariste jazz Pierre Ruiz, le joueur de doudouk arménien Levon Minassian, ses sœurs Mardjane et Maryam au chant et surtout le musicien crétois Stelios Petrakis. Avec cet ancien élève de Ross Daly l’aventure se poursuit sous la forme d’un disque en duo, Kismet et d’un premier concert de leur répertoire lors du festival-salon Strictly Mundial à Marseille en 2003. La réputation de Bijan grandit et les collaborations se multiplient. Sa dextérité et la grande étendue de sa palette attire des artistes de toutes confessions : le saxophoniste Jean-Marc Padovani, le clarinettiste Yom, le mandoliniste Patrick Vaillant, le guitariste flamenco Juan Carmona, la vocaliste marocaine Amina Alaoui, la bretonne Annie Ebrel ou le marseillais Sam Karpienia. Même l’ancien Noir Désir, Serge Teyssot-Gay ou l’ex Police, Sting font appel à son agilité. En 2007 il fonde le groupe Oneira en compagnie de sa sœur Maryam et de la chanteuse grecque Maria Simoglou, du joueur de flûte ney Harris Lambrakis, du guitariste Kevin Seddiki et du joueur de vielle Pierlo Bertolino. Laboratoire de traditions croisées et de rêves partagés ou chacun apporte son inspiration et son talent, Oneira sort un premier album en 2009 Si La Mar suivi en 2012 de Tâle Yâd. En parallèle d’Oneira, il trouve le temps de jouer avec le trio familial, le trio Lopez, Petrakis, Chemirani, le projet Forabandit qui réunit l’ancien Dupain, Sam Karpienia et le musicien turc Ulaş Ozdemir ou de travailler à son rythme à un projet de disque solo.

 En 2013, sort un magnifique duo avec le guitariste Kevin Seddiki : Imaginarium